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Le président du Niger adopte la Déclaration de la Montagne de la Table qui appelle à l’abolition des lois pénales sur la diffamation

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Le président du Niger adopte la Déclaration de la Montagne de la Table qui appelle à l’abolition des lois pénales sur la diffamation

Article ID:

14254

Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, est le premier homme d’État à adopter la Déclaration de la Montagne de la Table (DTM) qui appelle à l’abolition des lois pénales concernant les délits de diffamation et d’insulte et replace la liberté de la presse au cœur des discussions en Afrique.

Le président Issoufou a signé la Déclaration Montagne de la Table. Avec M. Erik Bjerager, président World Editors Forum, M. Cheriff Sy, président African Editors Forum, M. Salifou Labo Bouche, Ministere de la Communication et M. Boubacar Diallo, président Maison de la Presse, Niger.

Le président Issoufou a signé la Déclaration au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée mercredi à Niamey, la capitale de ce pays d’Afrique de l’Ouest. La cérémonie était organisée par l’Association mondiale des journaux et des éditeurs de médias d’information (WAN-IFRA), le World Editors Forum, le Forum des rédacteurs en chef africains et la Maison de la Presse au Niger.

Plus de 1.000 personnes ont assisté à la cérémonie. Parmi celles ci, on comptait les ambassadeurs et des officiels gouvernmentaux de 25 pays.

La Déclaration de la Montagne de la Table a été adoptée lors du Congrès mondial des journaux, le rendez-vous annuel de l’Association mondiale des journaux et des éditeurs de médias d’information (WAN-IFRA), en 2007 au Cap en Afrique du Sud. De nombreuses associations défendant la liberté de la presse et organisations de la société civile ainsi que l’Archevêque sud-africain Desmond Tutu ont adopté la Déclaration qui considère les lois pénales sur la diffamation et l’insulte comme étant un des plus graves obstacles à l’avenir d’une presse indépendante en Afrique et appelle à leur abolition.

La majorité des nations africaines continuent à incarcérer les journalistes et à fermer des entreprises de presse pour cause de diffamation ou pour avoir « insulté » les autorités ou leurs politiques. Cette pratique empêche le débat public légitime, la critique et mène à l’autocensure.

Vous pouvez lire le texte de la Déclaration, qui appelle aussi à replacer la liberté de la presse au cœur des discussions en Afrique, à l’adresse http://www.wan-ifra.org/fr/microsites/declaration-de-la-montagne-de-la-t...

« Les avantages d’une presse libre sont évidents : elle peut dénoncer la corruption ou les abus de pouvoir, révéler les carences de la politique des pouvoirs publics ou tout simplement informer les citoyens sur les questions qu’ils ont besoin de connaître pour exercer leurs responsabilités civiques », indique Erik Bjerager, président du World Editors Forum, qui appelle les autres hommes d’État africains à suivre l’exemple de Mahamadou Issoufou et à signer la Déclaration afin d’abolir les lois pénales sur la diffamation et l’injure.

« Ce n’est pas un hasard si les pays démocratiques dont la presse est libre parviennent à réduire la corruption et atteignent un niveau de développement plus élevé. Ce n’est pas un hasard si les pays démocratiques dont la presse est libre n’ont jamais souffert de la famine. Une presse libre n’est pas un élément qu’on ajoute seulement après avoir obtenu un meilleur niveau d’éducation, de santé et de développement économique dans le pays. La presse libre est la pierre angulaire qui mène à ces meilleures conditions », continue-t-il.

Boubacar Diallo, président de la Maison de la Presse, a commenté : « La DTM est un engagement fort que les décideurs doivent prendre pour garantir un libre exercice du journalisme et favoriser son développement. Et, par ricochet, il appelle les journalistes à plus de responsabilité dans le traitement de l’information. »

Cheriff Sy, président du Forum des rédacteurs en chef africains, a déclaré : « Plus que l'acte de signature que vous poserez, c'est votre engagement à être l'avocat auprès de vos pairs, de l'abolition des lois sur la diffamation criminelle et l'injure en Afrique et de replacer la liberté de la presse au centre des discussions. »

Salifou Labo Bouche, Ministre de la Communication, a déclaré : « Nous avons le ferme conviction que seule une presse libre, crédible et dynamique peut véritablement ef efficacement accompagner ce grand espoir de développement économique collectif auquel nous aspirons tous. »

La WAN-IFRA était représentée à cette cérémonie par Alison Meston, directrice des programmes sur la liberté de la presse ; Larry Kilman, directeur adjoint et directeur exécutif des communications et des affaires publiques, et Erik Bjerager.

Parmi les organisations africaines qui ont adopté la Déclaration de la Montagne de la Table, citons : le Forum des rédacteurs en chef africains, l’Institut pour la liberté d’expression, l’Institut des médias de l’Afrique australe, la Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest, l’Observatoire pour la liberté de presse, d’édition et de création (OLPEC), l’Organisation égyptienne des droits de l’homme, l’Institut pour la promotion du journalisme, le Forum national des rédacteurs en chef d’Afrique du Sud, Journaliste En Danger, l’Union nationale des journalistes somaliens, l’Initiative pour le développement des médias en Afrique et les Médias libériens.

Parmi les organisations internationales qui ont adopté la Déclaration, nous avons : International Pen, Reporters sans Frontières, Article 19, Index on Censorship, l’Institut international de la presse, le Comité mondial pour la liberté de la presse, le Comité pour la Protection des Journalistes, Media Rights Agenda, Freedom House, l’Union internationale des éditeurs et Media Legal Defence Initiative.

Le président Issoufou avait remporté les élections présidentielles de mars 2011. Les deux candidats à ces élections avaient annoncé qu’ils défendraient la liberté d’expression et abrogeraient les lois sur les médias s’ils parvenaient à être élus. Dans un discours radiotélévisé le 16 juillet, le président s’est à nouveau engagé à apporter son soutien à une presse libre en Afrique, élément nécessaire à toute démocratie.

Les élections présidentielles au Niger avaient fait suite au coup d’État militaire de février 2010 qui avait mis fin à l’ancien régime.

 

 


 

La WAN-IFRA, basée à Paris en France et à Darmstadt en Allemagne, avec des filiales à Singapour, en Inde, Espagne, France et Suède, est l’Association Mondiale des Journaux et des Éditeurs de Médias d’Information. Elle représente plus de 18 000 publications, 15 000 sites Web et plus de 3 000 sociétés dans plus de 120 pays. Sa principale mission est de défendre et de promouvoir la liberté de la presse, un journalisme de qualité et l’intégrité éditoriale ainsi que de favoriser l’essor des entreprises.

Pour en savoir plus sur la WAN-IFRA, veuillez consulter le site http://www.wan-ifra.org ou lire le magazine de la WAN-IFRA à l’adresse http://www.ifra.net/microsites/wan-ifra-magazine

Pour toute question, veuillez vous adresser à :

Larry Kilman, directeur de la communication et des affaires publiques, WAN-IFRA, 96 bis, rue Beaubourg, 75003 Paris France. Tél. : +33 1 47 42 85 07. Fax : +33 1 42 78 92 33. Mobile : +33 6 10 28 97 36. E-mail : larry.kilman@wan-ifra.org

Auteur

Andrew Heslop's picture

Andrew Heslop

Date

2011-11-30 13:14

Contact

La Déclaration de la Montagne de la Table de WAN-IFRA est un appel solennel à tous les Africains, et particulièrement ceux au pouvoir, à reconnaître que le progrès politique et économique qu'ils appellent de leurs voeux ne peut aboutir que dans un environnement où la presse est libre et indépendante de tout contrôle gouvernemental, politique ou économique. En savoir plus ...

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